Betteravier de l'annnée
Prix spécial du jury

Denis FOSSAERT

Prénom nom : Denis FOSSAERT

Commune : Etreux

Surface betteravière : 20 ha

Sucrerie de rattachement : Origny

Quelle vision Denis a-t-il des couverts d’interculture, et comment les utilise-t-il dans la gestion de sa rotation betteravière 

« Avec l’agriculture de conservation, j’ai repris goût à la technique »

À quelques années de la retraite, Denis Fossaert regrette de ne pas s’être intéressé à l’agriculture de conservation plus tôt. « Avec le recul, je me dis que j’aurais pu conduire mon exploitation différemment. J’ai arrêté l’atelier de vaches laitières il y a deux ans. Mais je sais désormais que l’élevage peut parfaitement s’intégrer dans ce schéma en fauchant les couverts, en allongeant les rotations. En deux ans, j’observe déjà une évolution de la structure et de la porosité de mes sols. La vie de la faune y est plus intense. La portance est également plus importante. Cette année, j’ai constaté un sol plus homogène lors de la préparation des semis de betteraves. A l’avenir j’envisage d’utiliser des sous-produits de l’industrie sucrière, telles que les vinasses et les écumes de défécation pour fertiliser les betteraves. Ces fertilisants seraient complémentaires des engrais classiques et pourraient avoir un effet bénéfique sur la vie du sol et aussi un effet starter au printemps. »

Sur l’exploitation de Denis Fossaert, les couverts végétaux sont considérés comme une culture à part entière. Le semis est soigné, le choix des espèces réfléchi pour obtenir une couverture rapide du sol, en surface et en profondeur. « Le coût de la semence, autour de 50 €/ha, n’est pas anodin, rappelle-t-il. Alors pas question de gaspiller ! » Après céréales, le semis du couvert se fait en deux fois : dès la moisson, féverole et pois fourrager sont implantés avec un distributeur d’engrais, puis vient le tour de la vesce associée à de la phacélie, du tournesol, du niger et du radis, le tout en semis direct. Pour la destruction, il privilégie le roulage et évite dès que possible l’usage de glyphosate. « Je cherche encore comment augmenter la durée de vie des couverts sans que cela ne perturbe l’implantation de la culture suivante. Ce sujet est passionnant ! J’ai encore beaucoup à apprendre ! ».