Betterave sucrière

LA PRODUCTION DE SEMENCES DE BETTERAVES EN QUELQUES MOTS

Deleplanque produit des semences de betteraves sucrières sur 4 zones et dispose de 2 stations de semences de betteraves, avec Manosque et Villefollet, ce qui est unique en France. Le partenariat historique entre Deleplanque et le sélectionneur allemand Strube perdure depuis 1950, tant en production qu’en distribution de graines de betteraves sucrières. La Beauce est consacrée à la production de semences multigermes, et la Bretagne aux pépinières, pour la production de planchons utilisés ensuite lors des repiquages de betteraves. La Provence et les Deux-Sèvres concentrent les multiplications de semences commerciales monogermes et les expérimentations.

Toutes les semences de betterave sucrière produites passent par un contrôle qualité exigeant, sur le terrain puis en laboratoire. Les contrôles sur les graines de betteraves sont renforcés depuis plusieurs années par l'utilisation de la micro-tomographie chez Strube, qui permet de visualiser la structure interne des graines.

PLUSIEURS RÉGIONS DE PRODUCTION DE BETTERAVE

Petit retour en arrière Les premières productions pour Strube ont débuté au début des années 50, en Beauce et s’y sont développées jusqu’en 1979, date à laquelle Deleplanque a souhaité créer une zone plus méridionale pour la production de semences monogermes.

Parmi toutes les régions prospectées, la vallée de la Durance a été retenue comme étant la plus intéressante. Vierge de toute production antérieure de betteraves sucrières ainsi que d’espèces spontanées du genre Beta, la région offrait un contexte agro-climatique favorable, d’excellentes conditions phytosanitaires, et la possibilité d’irriguer et de sécher. De plus, la structure agricole de la zone autorisait de longues rotations.

La région s’est donc développée autour de la station de Manosque, sur 7 départements, accueillant jusqu’à 1000 ha de production de betterave.

En 2004, une nouvelle région a été testée avec succès dans les Deux-Sèvres. L’objectif était de s’installer dans un secteur bénéficiant d’un climat océanique avec un fort taux d’ensoleillement. La station de Villefollet a vu le jour en 2014 et environ un tiers des productions gérées par Deleplanque y est maintenant produit.

Aujourd’hui, la Beauce répond à la demande en semences multigermes. Les multiplications de semences commerciales monogermes et les travaux de sélection sont menés autour des stations de Manosque et Villefollet.

3 régions : un atout indiscutable La gestion par zone est absolument essentielle, pour le sélectionneur comme pour le semencier. Parmi les points forts de ce dispositif, on peut citer : - La répartition des risques - Les différentes précocités des semences de betterave sucrière qui permettent d’étaler les périodes de semis et de récoltes - L’adaptation entre les conditions pédoclimatiques de chaque région et les spécificités génétiques.

LES DIFFERENTES TECHNIQUES DE PRODUCTION DE LA BETTERAVE

Semis direct ou repiquage ?

Le semis direct

La méthode directe ne concerne plus aujourd’hui que les multigermes. Le semis de betterave sucrière est réalisé fin août/début septembre, généralement derrière une céréale à paille. La récolte a lieu 11 à 12 mois plus tard. La culture reste donc en place une année complète. Les betteraves qui sont au stade 12 – 14 feuilles à l’entrée de l’hiver sont vernalisées par les basses températures et montent à graine au printemps. Le repiquage

Le repiquage a complètement remplacé le semis direct pour la production de semences de betteraves sucrières monogermes. Pourquoi ?

Le repiquage des betteraves sucrières ayant lieu en février, soit 6 mois après un semis direct, on dispose alors des résultats des essais variétaux. Les composants variétaux peuvent donc être choisis selon leur réel potentiel de développement et la surface de production adaptée en conséquence.

  • Seuls les planchons des composants retenus sont récoltés
  • La production de semences de betterave sucrière est ajustée au développement prévisible des variétés
  • Le repiquage offre une souplesse qui n’existait pas avec le semis direct

La technique du repiquage

Les pépinières sont semées courant août sur 2 régions offrant une vraie différence pédo-climatique : la Bretagne et la vallée du Rhône.

Un hectare de pépinière permet de repiquer 10 ha de semences de betteraves sucrières commerciales.

Les planchons sont récoltés en février, avec des automotrices qui coupent la racine, effeuillent, déterrent et calibrent le planchon. L’objectif est de récolter lorsque les planchons atteignent la taille de 30 mm de diamètre au collet.

Les planchons sont expédiés dès que possible sur les lieux de production et repiqués manuellement par les agriculteurs multiplicateurs, à l’aide de repiqueuses. Il faut compter une journée pour repiquer 1 hectare à 6 personnes : 4 repiqueurs, 1 chauffeur et 1 personne pour approvisionner en planchons.

Les contraintes du repiquage

Les contraintes sont nombreuses et nécessitent une organisation pointue.

Les conditions météorologiques peuvent avoir un impact très lourd à cette période de l’année. Elles doivent être favorables à la récolte, mais aussi au repiquage, la coordination entre ces deux opérations étant essentielle.

Si le repiquage n’est pas immédiat, il faut pouvoir conserver les planchons au frais, à l’abri de la lumière et avec la bonne hygrométrie. La réactivité des équipes et la disponibilité des machines sont indispensables pour profiter des fenêtres météo, parfois très serrées.

Ces exigences impliquent une logistique énorme. Enfin, assurer la traçabilité de millions de planchons, depuis le semis des pépinières jusqu’au repiquage, demande une rigueur immense à tous les niveaux de l’organisation.

Les interventions spécifiques à la culture des porte-graine

L’écimage Cette opération vise à limiter le développement de la tige principale, pour favoriser la pousse des ramifications secondaires. La coupe intervient lorsque la tige principale de la betterave est suffisamment montée. Un 2ème voire un 3ème passage est réalisé 2 à 3 semaines plus tard pour homogénéiser et toucher les plantes qui n’ont pas pu être écimées lors de la 1ère intervention.

Le broyage des pollinisateurs Les plantes mâles sont broyées après la floraison, uniquement pour des raisons pratiques : moins de quantité à récolter, moins de transport, moins de séchage.

La récolte, en deux temps Le stade de maturité est atteint lorsque les amandes présentent un aspect farineux, vérifié en sectionnant les graines. Les plantes sont d’abord andainées. Cette opération est réalisée à l’aide d’andaineuses munies de scies verticales. Les tiges sont coupées suffisamment haut pour fournir à l’andain une bonne aération. La dessiccation naturelle intervient en 5 à 8 jours. Les andains sont ensuite récoltés avec une moissonneuse-batteuse classique à céréales munie de pick-up. Le contrôle de l’humidité à la récolte décidera de la nécessité de sécher.

Les semences de betterave sucrière font ensuite l’objet d’un prénettoyage poussé avant d’être expédiées chez Strube qui en assure la préparation finale.