Le projet de robot de désherbage s'inscrit complètement dans la lignée des précédentes innovations technologiques de Strube, et va dans le sens de l'histoire.
La digitalisation et la robotisation, une longue tradition chez STRUBE
Optimiser la qualité intrinsèque des semences
Tout a commencé il y a 20 ans, par le développement de tests de contrôle non destructifs de la qualité des semences. Avec l’institut Fraunhofer, notre partenaire historique dans ce domaine, nous avons créé le seedinspector, un tomographe basé sur l’imagerie médicale (radiographie) en 3D permettant de reconstituer l’intérieur d’une semence au moyen d’une série d’images prises aux rayons X depuis l’extérieur de la semence. Ce contrôle est donc non destructif. La tomographie tourne depuis lors en continu pour piloter le processus de nettoyage et préparation des semences de betteraves, pour optimiser la qualité de semences pour une levée homogène et rapide et donc une couverture rapide du sol.
Optimiser la qualité de la germination
Forts de ce succès, nous avons décidé d’utiliser l’imagerie 3D pour développer un nouveau test de germination entièrement automatisé, le phenoTest. Le défi était important, car l’objectif était de créer une nouvelle manière de tester la germination des graines tout en respectant les normes ISTA qui sont le standard en la matière. Notre phenoTest tourne aujourd’hui également en continu, et en plus de mesurer le taux de germination d’un lot de semences, il nous donne des indications sur la vigueur germinative de chaque semence individuelle, ce qui est unique au monde.
Optimiser la qualité de la levée
Ensuite nous nous sommes intéressés aux contrôles de nos champs d’essais. Nous savions que l’évaluation et la cotation par l’œil humain sont soumises à des variations liées à l’appréciation personnelle mais aussi aux facteurs extérieurs comme la luminosité par exemple. Nous avons travaillé au développement d’un système de détection de plantes par des caméras multispectrales, dont les images sont traitées par un algorithme pour détecter chaque plante individuelle, la classifier comme plante cultivée ou mauvaise herbe et la répertorier par ses coordonnées GPS pour suivre sa croissance dans le temps.
En parallèle nous avons commencé à travailler avec un constructeur de robots agricoles, la firme Naïo de Toulouse, et nous avons acheté un robot « Dino » dans lequel nous avons intégré notre technologie.
Aujourd’hui, notre phenoFieldBot tourne en continu dans nos essais. Il nous permet de compter et d’évaluer la levée de nos essais, mais aussi de faire des courbes de croissance dans le temps et d’identifier par exemple des plantes qui disparaissent et d’en rechercher les causes.
Contribuer à l’optimisation de la culture de la betterave
Finalement, toute cette expérience acquise dans la digitalisation et la robotisation nous est très utile dans le nouveau défi que nous nous sommes lancés : La robotisation du désherbage. Au fond, nous savons détecter des plantes, faire la différence entre une betterave et une mauvaise herbe même à un stade très jeune, positionner précisément chaque plante par ses coordonnées GPS, envoyer des informations à un algorithme qui compare ce qu’on lui envoie à une base de données, et qui peut communiquer en temps réel le résultat de sa recherche. Appliqué au désherbage, cela donne : détection d’une plante, distinction entre mauvaise herbe et betterave, et communication en temps réel de la décision d’agir ou de ne rien faire. Agir peut signifier couper, traiter, bruler, etc…
En résumé nous possédons déjà tout pour robotiser l’élimination des mauvaises herbes, et nous avons décidé de le faire.
Notre objectif est de développer :
- Un robot clés-en-mains (le BlueBob) autonome capable de biner 6 rangs de betteraves entre les rangs et sur les rangs,
- Capable de travailler du stade 2 feuilles jusqu’à la couverture du sol,
- Qui permettrait de cultiver des betteraves sans désherbage chimique,
- A une vitesse de travail qui lui procure un débit de chantier d’au minimum 0,5 ha à l’heure,
- A un prix de revient qui n’excède pas le coût d’un programme de désherbage chimique normal
Ce projet est ambitieux, mais nous avons cette ambition et nous nous en donnons les moyens.
Bruno De Wulf
Plus d’Infos Pôle génétique
02-02-22
MODEFY - La station d'Estrées
02-02-22